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Cela peut sembler contre-intuitif, mais pour mettre sur pied des équipes performantes, il est essentiel de cultiver la vulnérabilité. Au travail, être vulnérable, c’est accepter ses propres imperfections et savoir en faire part aux autres.
Pourquoi la vulnérabilité est-elle aussi importante ? Pour l’expert et conférencier international Patrick Lencioni, le manque de confiance est le premier des dysfonctionnements, au nombre de cinq, qui peuvent exister au sein d’une équipe, les quatre autres étant la peur du conflit, le manque d’engagement, la fuite face aux responsabilités et le désintérêt pour les résultats.
Derrière ce manque de confiance se cache souvent la peur de se montrer vulnérable face aux autres et de partager ses faiblesses personnelles ou ses échecs. Sans surprise, ce défaut de confiance nuit considérablement à la capacité des membres d’une équipe à collaborer. Or, si l’on arrive à mettre cette peur de côté, c’est une nouvelle forme de confiance qui peut s’installer, un climat dans lequel chaque membre de l’équipe est honnête sur ses faiblesses et ses échecs. Chacun devient totalement transparent sur ses émotions vis-à-vis des autres, et sur ses limitations en particulier. Ainsi, les collaborateurs sont capables d’admettre leurs propres erreurs, ils concèdent volontiers qu’ils ne savent pas comment procéder ou qu’ils ont besoin d’aide sur un projet. Ils sont aussi en mesure de reconnaître l’expertise d’autrui, voire de s’excuser pour un comportement injuste. Lorsqu’un individu adopte cet état d’esprit avec le reste de son équipe, c’est une dynamique de groupe entièrement neuve qui se met en place et qui aboutit à une amélioration radicale des performances.
Les dirigeants d’entreprise doivent montrer l’exemple
Les cadres et dirigeants doivent être les premiers à promouvoir ce comportement et ne pas avoir peur d’exprimer leurs propres fragilités. Lorsque de hauts dirigeants ont du mal à faire face à leur vulnérabilité, les effets peuvent être dévastateurs sur le reste du personnel. Patrick Lencioni raconte l’histoire d’un PDG bien connu qui ne voulait jamais admettre avoir tort et que ses équipes jugeaient intimidant. Ses collaborateurs avaient fini par croire qu’à l’instar de leur patron, il leur était interdit d’apparaître vulnérables. Si bien que personne ne reconnaissait jamais ses erreurs, personne n’avouait rencontrer un problème ou avoir besoin d’aide. Avec le temps, cette attitude a entraîné des problèmes désastreux pour l’entreprise, qui a été cédée pour une fraction de sa valeur. Pourtant, un dirigeant qui surmonte sa peur d’être vulnérable envoie un signal fort dont le résultat peut être impressionnant. Lorsque les dirigeants exposent leur vulnérabilité, leurs collaborateurs constatent par eux-mêmes qu’il est non seulement acceptable de se montrer vulnérable, mais que cette attitude est même valorisée et récompensée par l’entreprise !
Y a-t-il une limite à la vulnérabilité au travail ?
Il est naturel de se demander s’il existe un risque à faire trop de place à la vulnérabilité sur le lieu de travail. Ce type de comportement pourrait-il être contre-productif ?
En faisant l’éloge de la vulnérabilité, le but n’est pas de promouvoir l’auto-dénigrement, ni d’en faire un moyen de fuir ses responsabilités. Bien dosée, la vulnérabilité engendre la confiance, un élément qui fait défaut dans la plupart des équipes et dont l’absence fait obstacle aux gains de performance. La plupart des équipes tireront des avantages indéniables de l’affirmation de leurs vulnérabilités : demander de l’aide plus facilement, se rapprocher de ses collègues, pour finalement mieux collaborer les uns avec les autres.